I use to dive head first in my bed
Je fais souvent ce rêve ces derniers jours ; je suis un loup. Je cours, j'attaque les humains qui me chassent. Je cherche les miens. Je me suis toujours dit que ça devait être cool, de courir à quatre pattes. L'être humain n'est pas fait pour courir vite, CQFD. Courir tout court, d'ailleurs. Je crois que ça fait un moment qu'il me suit, ce loup. C'est un pote à Alioth. Je suis sous pression, depuis le mois de novembre. Probablement à cause de ces examens moisis, en tout cas ça y va, les glucocorticoïdes. C'est bizarre, en ce moment. J'aimerais vous raconter des choses amusantes, mais c'est juste bizarre. Je suis fatiguée de ces compte rendus et ces exposés, de ces jours où on finit tard. Je n'aime plus ce qu'on apprend. Des math et de la géographie, youpi. J'ai choisi ma voie avec beaucoup de conviction, mais je m'y dirige à reculons. Ma vie n'a rien de passionnant, ces derniers temps. J'écoute Baden Baden. Et d'autres groupes que je n'ai pas écouté depuis une éternité ou deux. J'ai vu des fougères pousser au-dessus des arrêts de bus. J'ai trouvé ça assez magique. J'ai été hantée plusieurs jours par les dernières images de mon chat ... et quelques jours plus tard, ce fut le tour de ma souris, Rocket. J'ai accueilli cette nouvelle très paisiblement. Après toutes ces galères, je me dis quand même que maintenant, ils sont guéris. Malgré tout, bien que je ne sois pas spécialement triste, le monde prend une toute autre dimension, tout à coup. Je suis debout. Debout sur un monde étrange - j'en cherche l'intérêt. Je me sens au sommet d'une montagne de futilités. Je suis tout le temps fatiguée, embrumée. En plus j'ai enfin regardé V pour Vendetta, donc, bon, niveau émotivité ça peut aller. J'ai des choses, des gens extrêmement positifs tout autour de moi. Je vais passer cinq jours chez François, ça sera un peu comme des vacances. Grand bien me fasse. On mangera une fondue et on boira. Il faudrait qu'il arrête de pleuvoir aussi, la Loire et la Maine débordent de tous les côtés. Par endroit, on voit seulement les branches les plus hautes des arbres dépasser de l'eau. C'est assez effrayant, d'imaginer dix mètres d'arbres en mode sous-marin. On glande rien pendant trois jours, puis ils nous collent tous les cours improbables en fin de semaine. Finir à 18h un vendredi soir, merci l'administration. C'est la première fois de ma vie que j'ai peur de ne pas avoir mon semestre. Et pourtant, dans un coin de ma tête, je me dis que c'est quand même peu important. Je ne suis pas spécialement triste, mais c'est difficile en ce moment. Pourtant, quand ça ne va pas, je repense à la mer. Les paysages gris de là-bas sont tellement plus apaisant que ceux d'ici. On repartira, c'est promis ? Je repense à la mer. Et à donner à manger aux mouettes.